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« De la primauté donnée aux matériaux de la vie quotidienne révélée au travers d’une économie de gestes, mes oeuvres vont progressivement prendre une forme indicielle, comme peut l’être un fragment qu’il nous appartiendra de compléter et  de prolonger mentalement.
Issues d’un vocabulaire qui puise autant  dans l’univers végétal, minéral qu’organique, les formes façonnées minutieusement  sont résolument ouvertes et polysémiques.
Dans ce sens, ces œuvres sont  à envisager à la manière d’ un paysage, d’un panorama qui se déploie,  avec ces aspérités qui s’imposent,  ces détails que l’on voudrait extraire, ces horizons que l’on se plait à compléter, ces coloris  délicats et mouvants.
Alors à l’instant, comme dans l’épaisseur de la mémoire, les formes se découpent, se creusent, s’étiolent, parfois brutes, souvent peintes, voire cousues, dans une forme de maintien qui a intégré la fragilité de l’instant et qui en fait sa force ».

Présentation

Pierre-Yves Magerand est né en 1961 à Mâcon. Il vit et travaille à Dijon. En 1980, Il choisit et intègre l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Dijon où il développe principalement un travail sur le volume et la couleur sous la direction du sculpteur Côme Mosta-Heirt dont il est également l’assistant à Paris sur divers projets (1982 – 1985).
Après l’obtention du D.N.S.E.P en 1985, il poursuit sa formation à l’Université de Strasbourg II où il obtient une Maîtrise d’Arts Plastiques (1988-1989)  puis à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne où il prépare l’Agrégation d’Arts Plastiques (1995-1996).
À Paris il rejoint le collectif Équipage 10 (1985-1987) participe avec lui à deux projets (Nuremberg 1986  / Copenhague 1987)  puis est sélectionné pour le Prix Fénéon (1991). 
Invité à séjourner dans différentes résidences : Villa St Clair, Sète, 1990 / Parc Régional du Morvan, Ouroux-en-Morvan, 1991/ Villa Arson, Nice, 1993-1994 / Centre d’Art Contemporain, Pougues-les-Eaux, 1996 / Kunstlerhaus Schloβ Balmoral, Bad Ems, 2005 il réalise aussi une série de workshops entre 2004 et 2018 à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon.
Son travail fait souvent l’objet de projets spécifiques menés dans des espaces extérieurs, habités ou patrimoniaux : Allée des Cyprès, Villa Arson, Nice, 1994 / Dortoir des Bénédictins, Musée Archéologique, Dijon, 2002 / Haus Burgund, Mayence, 2004, 2006 / Salon d’apparat, Hôtel Despringles, Dijon, 2021 / Centre d’Art du Manoir, Mouthier-Haute-Pierre, 2023.
Enseignant depuis 1985, chargé de cours en Histoire de l’Art à l’Université de Bourgogne, membre de 2015 à 2019 du jury de l’Agrégation d’Arts Plastiques .

Très tôt, son travail s’oriente vers des sculptures aux formats réduits, élaborées à partir de matériaux modestes, légers, voire fragiles et naturels, et recourt à des formes élémentaires, comme autant de moyens d’envisager les conditions d’apparition d’un volume.
La temporalité, le geste, la manipulation sont des données essentielles de sa pratique,  de même que l’espace et plus particulièrement le sol, lieu de passage, de traversée, d’étendue, du présent concret et du passé incessamment recomposé.
Ses œuvres régulièrement ponctuées et rythmées par d’importantes séries sur papier, Les traversées du monde , 2007-2010, Si peu de zones étanches , débutée en  2011, ont en commun cette même réflexion sur l’élaboration et la constitution d’un paysage relevant autant d’une appréhension sensible et flottante du monde extérieur que d’une plongée introspective et intime. 
Si son travail s’est construit en regard de l’Histoire des Arts, il puise aussi ses sources dans d’autres domaines comme celui des neurosciences.