Mesurer l’étendue qui nous sépare et nous relie, construire les conditions d’une possible proximité, telles seraient le fil conducteur de ce projet. Déjà au travers du carton d’invitation, traité à la manière d’une carte de visite, un doute s’instaure : est-ce une exposition dans un nouveau logement où je viens d’emménager, ou est-ce un lieu habituel d’exposition.
Dans cet appartement-galerie, dans lequel je conserve le mobilier de la chambre, je propose deux œuvres.
Dans la pièce donnant sur une cuisine ouverte, chacun peut marcher sur un sol parsemé de pétales de roses, La chute.
200 pétales séchés et recouvert d’un film transparent, sont disposés de façon aléatoire, et non fixés. Elles nous ramènent au temps présent et à sa fuite comme au paysage, visible par les fenêtres alentour. Juste ici, et déjà un peu ailleurs. La fragilité du matériau et l’interrogation que la présentation suscite (vrai pétales ou photographies) conduit le spectateur à une attention particulière dans sa déambulation et à une position encline à la préhension.
Dans la chambre, est placé Entre nous, un présentoir et un ensemble de cartes postales. Celles-ci me sont adressées. Elles émanent d’amis et de relations, sollicités quelques mois auparavant, autour de cette question « Quel est l’élément ou l’objet qui vous soit le plus cher ? »
Chaque réponse est datée et monogrammée. Certaines sont très intimes et parfois identifiables pour d’autres. Les visiteurs pourront à loisir s’emparer de cette correspondance, et la lire en toute tranquillité.
De particulier à particulier
Galerie Interface, Dijon.
11 novembre > 2 décembre 1995