Il est des silences stupéfiants, 2003/2004. Bois peint, 10 éléments de différentes hauteurs. Vue de l'installation depuis l'intérieur.
Inventer un début d'ajustement, 2003/2004. Moquette, 100 éléments. Chaque élément : 27 x 14 x 0,6 cm.
L’exposition s’articule autour de 2 œuvres. Chacune est séparée et envisagée en relation avec son espace spécifique tout en étant également reliée par le jeu des surfaces vitrées et des reflets.
Dans la vitrine « aquarium », j’ai disposé 10 éléments verticaux, tiges en bois peintes en blanc, de hauteur variable et surmontées par une lettre identique et évidée : le E
On assiste apparemment à un début d’information, chose somme toute banale dans un tel espace, mais ici, elle semble ne pas pouvoir dépasser le stade du bégaiement.
Cette forêt de signes est à la fois discrète et obsédante : protégée dans son écrin, mise à distance, l’œuvre semble pourtant avoir du mal à contenir son propre son. La découpe en creux donne une réalité à cet objet et projette la lettre par ricochets au gré des transparences et des reflets dans la totalité des espaces environnants.
Dans le deuxième espace, habituellement destiné à informer le public, l’idée est d’établir une relation plus intime avec le lieu et d’en renouveler du coup la perception.
Je dispose pour ce faire à l’entrée plusieurs piles de patins colorés, réalisés en moquette. Le visiteur peut juste les considérer comme des objets potentiellement utilisables. Mais le dispositif de présentation incite chacun à s’en emparer en les « chaussant ». Ce faisant, et en se déplaçant dans l’espace, on sera quelque peu freiné dans sa progression. Il faudra ajuster son pas, trouver de nouveaux appuis. Le regard se pose davantage sur la qualité des lieux, et cette action engendre une modification dans nos propres échanges.
Il est des silences stupéfiants
Haus Burgund, Mayence.
9 > 30 juillet 2004